22 avr. 2016

Un jour j'irai à New York


Carnet de route : l'architecture de La Ville des villes

Je me souviens très bien de la première fois où j’ai pensé : « un jour, j’irai à New York ». J’avais 12 ans quand je me suis faite cette promesse. C’était durant un cours d’anglais, notre professeur nous a projeté un exercice au tableau et nous avons, au passage, pu apercevoir son fond d’écran d’ordinateur. Au premier plan, on pouvait y voir la Statue de la Liberté et au second plan, toute la pointe Sud de Manhattan et les gratte-ciel si caractéristiques de la ville. Notre professeur était l’auteur de cette photographie. Elle y était allée. Huit ans plus tard, je prenais la même photographie depuis un ferry qui portait le nom de Miss Liberty.


Pendant huit ans, j’ai rêvé de New York. Entre temps, j’ai voyagé vers des destinations un peu moins lointaines, j’ai pris l’avion, j’ai amélioré mon anglais et puis un jour je me suis dit qu’il était temps de m’envoler pour les Etats-Unis. J’ai économisé pendant un an pour pouvoir partir durant deux semaines, et l’été de mes 20 ans, j’ai découvert la ville de mes rêves. 

Je me souviens parfaitement de la première fois où j’ai posé le pied à Manhattan, et je me suis concentrée sur ce premier pas, il était tout à fait symbolique pour moi. Je vivais à trente minutes en train de New York, je suis donc arrivée à Grand Central Terminal en passant par de longs tunnels et n’avait encore rien aperçu de la ville. Ce fut comme un électrochoc, non je ne rêvais pas ! J’y étais, je n’avais même jamais été aussi proche ! Je savais que derrière les portes de la gare allait s’étendre devant moi toute la ville. Je me souviens d’avoir eu la sensation que des papillons virevoltaient dans mon ventre, j’avançais en profitant de cette seconde où je n’avais encore rien vu et où tout était à découvrir, tout était à portée de mains. Enfin je sortis et découvris Manhattan pour la toute première fois de ma vie.
Grand Central Terminal est situé au centre de l’île, j’ai donc directement pu plonger au cœur de la ville. C’est la première impression que j’ai eue de New York, celle qui restera gravée dans ma mémoire. Et comme toute personne qui découvre la Grosse Pomme pour la première fois, j’ai immédiatement levé les yeux au ciel


Tout est tellement haut qu’on a l’impression de perdre pied, la hauteur donne le vertige. On est happé par le gigantisme et la démesure. New York frappe en premier lieu par son architecture. C’est l’image qu’elle renvoie au reste du monde. Alors on se sent minuscule devant ces gratte-ciel si majestueux, minuscule mais pas intimidé, car à l’instant où l’on y est, on a l’impression d’en faire partie. 


J’ai immédiatement eu envie de prendre de la hauteur pour essayer d’apercevoir la ville dans son ensemble et dans toute sa splendeur. C’est une tâche bien difficile, il n’est pas aisé de contempler New York en un unique panorama, tant elle a à offrir. Mais impossible n’est pas new yorkais ! Je choisis le Rockefeller Center. 260 mètres de haut. 70 étages. L’ascenseur monte si vite et si haut, qu’on a les oreilles qui se bouchent en quelques secondes ! Une fois au sommet, on a une vue splendide, on peut apercevoir toute la pointe sud de Manhattan et l’Empire State Building qui se dresse majestueusement au milieu de cette forêt de gratte-ciel. Il mesure 381 mètres, 443,2 mètres avec son antenne conçue pour l’amarrage des dirigeables. Il a été pendant des décennies le plus haut immeuble du monde. Son nom vient du surnom de l’état de New York, The Empire State. 

Au même titre que la Statue de la Liberté, l’Empire State Building est un véritable symbole de la force new yorkaise. Il est à la fois élégant et puissant. Il reste pour beaucoup le gratte-ciel new yorkais numéro 1 et pourtant il y en a bien d’autres tout aussi impressionnants. En fait, ils sont au nombre de 5919. 
Chacun a sa particularité, son anecdote, son histoire et mis tous ensemble ils racontent à eux seuls New York

Il y a le Chrysler Building qui une fois terminé reçu des critiques sévères, on le comparait à un gigantesque espadon, et pourtant selon plusieurs sondages il est le gratte-ciel favori des new yorkais. C’est aussi mon avis, je le trouve spectaculaire et unique, sa couronne le rend très élégant et peu importe l’heure de la journée ou le temps qu’il fait, on dirait toujours qu’il scintille. Il y a le Flatiron Building, symbole de la fabuleuse épopée des gratte-ciel qui marqua le début du XXème siècle. Il est connu pour sa forme triangulaire, si caractéristique. Les new yorkais vous raconteront que les vents d’ouest heurtent le building de plein fouet, ce qui fait tourbillonner les jupes des dames, au grand plaisir de ces messieurs !



Cette course vers le ciel a apporté à New York une esthétique tout à fait unique. Elle est à l’image de la mentalité new yorkaise. Il faut toujours repousser les limites de l’impossible, ne pas se laisser impressionner et voir plus haut que le reste du monde.
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Je ne me lassais pas de parcourir les rues de Manhattan le nez en l’air. Cette immersion au milieu de ces gratte-ciel ne peut pas décevoir, c’est à couper le souffle et l’architecture new yorkaise est à la hauteur de sa réputation. Pourtant, la ville me réservait encore bien des surprises. Aux premiers abords on est fasciné par la hauteur et puis on finit par s’y habituer pour porter son attention sur ce que le niveau du sol a à nous offrir. Nous avons apprécié le « up », découvrons à présent le « down ».

Il est impossible d’évoquer le « down » sans parler de Central Park. J’ai passé un jour entier dans le parc et n’ai pu en découvrir qu’une petite partie seulement. Quand vous croyez avoir tout vu, New York vous réserve une nouvelle surprise. C’est une promenade dépaysante. Les gratte-ciel, en arrière-plan, sont là pour nous rappeler où nous sommes, mais une fois dans le parc, la nature reprend ses droits, on en oublierait presque que le parc est artificiel. Central Park est comme une immense parenthèse dans la vie new yorkaise qui est très souvent vécue à 200 à l’heure, même pour la simple touriste que j’étais. C’est vrai, la ville a le pouvoir de vous absorber tout entier, et sa démesure peut parfois être épuisante. Le parc est un bel endroit pour reprendre sa respiration, pour courir avec les écureuils, faire du patin à glace en hiver ou prendre un bain de soleil en été. C’est le poumon vert de la ville.

Paradoxalement, c’est sans doute l’endroit qui pour moi symbolise le plus le cœur battant de la ville. C’est durant cette journée, pourtant un peu moins citadine que les autres, que j’ai eu l’impression de faire partie intégrante de New York, comme si la ville s’était élevée autour de ce rectangle de verdure. Jamais je n’aurais pu envisager ce sentiment. J’allais de surprises en surprises, et à chaque pas que je faisais, fatalement, je continuais de tomber amoureuse.
Mes pas me guidèrent vers Time square. C’est un des endroits les plus spectaculaires qu’il m’ait été donné de voir. Je pouvais sentir toutes les vibrations de la ville, le bruit des ambulances, la couleur jaune des taxis, les centaines de personnes qui marchaient à mes côtés, les milliers de lumières animées qui m’entouraient, l’immensité des panneaux publicitaires
J’étais une nouvelle fois témoin de la démesure new yorkaise. Cette première fois à Time Square, fut littéralement à couper le souffle. Mais cet effet s’effaça dès le second passage sur la place triangulaire, en effet, à force de voir l’immensité, l’infini, le colossal, on s’habitue, et le spectaculaire devient banal.

C’est ainsi qu’on commence à faire attention aux détails, à ce que les guides touristiques ne racontent pas, à ce qu’on ne voit pas sur les photos souvenirs, à ce qu’on garde pour soi en rentrant. Cela prend un peu de temps, mais finalement on finit par voir de quoi New York est réellement faite.
Il n’est pas rare de passer devant une église coincée entre deux gigantesques tours, elle semble tellement minuscule que s’en est presque comique. Elle se dresse fièrement de sa petite taille, comme pour rappeler à tous ceux qui passent que New York a un passé et que sa course vers le gigantisme a pris du temps et a demandé des efforts. La ville n’a rien à cacher, elle semble fière de son passé et le souvenir de ses blessures la rend plus forte. Une partie du trou béant qu’a laissé la catastrophe du 11 septembre ne sera pas dissimulée par une nouvelle tour, une immense fontaine y a été installée en mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie ce jour-là, et tout près un nouveau gratte-ciel s’élève déjà, le One World Trade Center, pour prouver à tous ceux qui en douteraient que New York sait renaître de ses cendres. Il est le plus haut gratte-ciel des Etats-Unis. 


« Même rêvée, même poétisée dans les livres et magnifiée par les films, New York ne déçoit jamais celui qui la découvre pour la première fois. »
Yann Arthus-Bertrand




A suivre...


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