Carnet de route : l'architecture de La Ville des villes
Je me souviens très bien de la première fois où j’ai pensé : « un jour, j’irai à
New York ». J’avais 12 ans quand je me suis faite cette promesse. C’était durant un
cours d’anglais, notre professeur nous a projeté un exercice au tableau et nous
avons, au passage, pu apercevoir son fond d’écran d’ordinateur. Au premier plan,
on pouvait y voir la Statue de la Liberté et au second plan, toute la pointe Sud de
Manhattan et les gratte-ciel si caractéristiques de la ville. Notre professeur était
l’auteur de cette photographie. Elle y était allée. Huit ans plus tard, je prenais la même photographie depuis un ferry qui portait le
nom de Miss Liberty.
Pendant huit ans, j’ai rêvé de New York. Entre temps, j’ai voyagé vers des
destinations un peu moins lointaines, j’ai pris l’avion, j’ai amélioré mon anglais et puis
un jour je me suis dit qu’il était temps de m’envoler pour les Etats-Unis. J’ai économisé
pendant un an pour pouvoir partir durant deux semaines, et l’été de mes 20 ans, j’ai
découvert la ville de mes rêves.
Je
me souviens parfaitement de la première fois où j’ai posé le pied à Manhattan, et je
me suis concentrée sur ce premier pas, il était tout à fait symbolique pour moi. Je
vivais à trente minutes en train de New York, je suis donc arrivée à Grand Central
Terminal en passant par de longs tunnels et n’avait encore rien aperçu de la ville. Ce
fut comme un électrochoc, non je ne rêvais pas ! J’y étais, je n’avais même jamais
été aussi proche ! Je savais que derrière les portes de la gare allait s’étendre devant
moi toute la ville. Je me souviens d’avoir eu la sensation que des papillons
virevoltaient dans mon ventre, j’avançais en profitant de cette seconde où je
n’avais encore rien vu et où tout était à découvrir, tout était à portée de mains. Enfin
je sortis et découvris Manhattan pour la toute première fois de ma vie.
Grand Central Terminal est situé au centre de l’île, j’ai donc directement pu plonger
au cœur de la ville. C’est la première impression que j’ai eue de New York, celle qui
restera gravée dans ma mémoire. Et comme toute personne qui découvre la Grosse
Pomme pour la première fois, j’ai immédiatement levé les yeux au ciel.
Tout est
tellement haut qu’on a l’impression de perdre pied, la hauteur donne le vertige. On
est happé par le gigantisme et la démesure. New York frappe en premier lieu par
son architecture. C’est l’image qu’elle renvoie au reste du monde. Alors on se sent
minuscule devant ces gratte-ciel si majestueux, minuscule mais pas intimidé, car à
l’instant où l’on y est, on a l’impression d’en faire partie.

Au même titre que la Statue de la Liberté, l’Empire State Building est un
véritable symbole de la force new yorkaise. Il est à la fois élégant et puissant. Il reste
pour beaucoup le gratte-ciel new yorkais numéro 1 et pourtant il y en a bien
d’autres tout aussi impressionnants. En fait, ils sont au nombre de 5919.
Chacun a sa particularité, son anecdote, son histoire et mis tous ensemble ils
racontent à eux seuls New York.
Il y a le Chrysler Building qui une fois terminé reçu
des critiques sévères, on le comparait à un gigantesque espadon, et pourtant selon
plusieurs sondages il est le gratte-ciel favori des new yorkais. C’est aussi mon avis, je
le trouve spectaculaire et unique, sa couronne le rend très élégant et peu importe
l’heure de la journée ou le temps qu’il fait, on dirait toujours qu’il scintille. Il y a le
Flatiron Building, symbole de la fabuleuse épopée des gratte-ciel qui marqua le
début du XXème siècle. Il est connu pour sa forme triangulaire, si caractéristique. Les
new yorkais vous raconteront que les vents d’ouest heurtent le building de plein
fouet, ce qui fait tourbillonner les jupes des dames, au grand plaisir de ces messieurs !
Cette course vers le ciel a apporté à New York une esthétique tout à fait unique. Elle
est à l’image de la mentalité new yorkaise. Il faut toujours repousser les limites de
l’impossible, ne pas se laisser impressionner et voir plus haut que le reste du monde.
Je ne me lassais pas de parcourir les rues de Manhattan le nez en l’air. Cette
immersion au milieu de ces gratte-ciel ne peut pas décevoir, c’est à couper le
souffle et l’architecture new yorkaise est à la hauteur de sa réputation. Pourtant, la
ville me réservait encore bien des surprises. Aux premiers abords on est fasciné par la
hauteur et puis on finit par s’y habituer pour porter son attention sur ce que le niveau
du sol a à nous offrir. Nous avons apprécié le « up », découvrons à présent le
« down ».




C’est ainsi qu’on commence à faire attention aux détails, à ce que les guides
touristiques ne racontent pas, à ce qu’on ne voit pas sur les photos souvenirs, à ce
qu’on garde pour soi en rentrant. Cela prend un peu de temps, mais finalement on
finit par voir de quoi New York est réellement faite.
Il n’est pas rare de passer devant une église coincée entre deux gigantesques tours,
elle semble tellement minuscule que s’en est presque comique. Elle se dresse
fièrement de sa petite taille, comme pour rappeler à tous ceux qui passent que New
York a un passé et que sa course vers le gigantisme a pris du temps et a demandé
des efforts. La ville n’a rien à cacher, elle semble fière de son passé et le souvenir de
ses blessures la rend plus forte. Une partie du trou béant qu’a laissé la catastrophe
du 11 septembre ne sera pas dissimulée par une nouvelle tour, une immense
fontaine y a été installée en mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie ce jour-là, et
tout près un nouveau gratte-ciel s’élève déjà, le One World Trade Center, pour
prouver à tous ceux qui en douteraient que New York sait renaître de ses cendres. Il
est le plus haut gratte-ciel des Etats-Unis.
« Même rêvée, même poétisée dans les livres et magnifiée par
les films, New York ne déçoit jamais celui qui la découvre pour la première
fois. »
Yann Arthus-Bertrand
A suivre...
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